Mondial Placard
Lorsque Marion est nommée directrice des ventes de Mondial Placard, les cadres masculins de l’entreprise se persuadent qu’ils sont victimes de discrimination. L’un d’eux décide alors de se travestir en femme pour dénoncer l’injustice…
Côme de Bellescize imagine un vaudeville d’aujourd’hui dans le monde de l’entreprise. Comédie piquante avec des situations rocambolesques et quiproquos, Mondial Placard articule plaisir et pensée, divertissement et intelligence, prouvant que le rire, l’impertinence et la légèreté sont les meilleurs outils pour soulever les questions qui agitent notre époque.
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Texte lauréat du prix théâtre 2023 FONDATION barrière
Distribution : Eléonore JONCQUEZ, Benjamin WANGERMEE, Jean ALIBERT, Clara GUIPONT en alternance avec Coralie RUSSIER, Gwenaëlle COUZIGOU, Ludovic LE LEZ, David TALBOT
Mise en scène : Côme DE BELLESCIZE
Création musique : Yannick PAGET
Maquillage et perruques : Judith SCOTTO
Collaboration artistique : Vincent JONCQUEZ
Scénographie : Natacha MARKOFF
Création sonore : Manon POIRIER
Création costumes : Aude DESIGNAUX
Durée
1h40
Première et dernière
Du 19/01/24 au 25/05/24
Infos et réservations
Guichet : 64, rue du Rocher
75008 Paris
Tél. location : 01.45.22.08.40
Salle ouverte
01 45 22 08 40 (de 14h à 18h)
tristanbernard.billet@gmail.com
Plan d’accès Théâtre Tristan Bernard
Comment se rendre au Théâtre Tristan Bernard
- Saint Lazare, Villiers, Saint Augustin
- 21, 27, 30, 53, 95
- Saint Augustin, Villiers
Ceka laisse un sentiment de malaise.
Oui c'est un vaudeville, oui c'est une comédie, oui c'est l'essence même de tout cela de tirer les ficelles de la caricature de tous les personnages.
Mais tout cela ne passe pas, les situations ne prêtent ni à rire, ni à réfléchir.
Non, on ne peut pas caricaturer de la même manière et mettre au même plan un collègue harceleur/agresseur sexuel et une militante féministe.
Non, "se travestir" ne permet pas de se mettre à la place de l'autre pour appréhender les rapports de domination dans la société.
Non, la collègue nymphomane (qui finit évidemment par se déshabiller...) ne constitue pas une représentation complémentaire de ce à quoi peuvent aspirer des femmes.
Au final, les blagues misogynes choquent plus qu'elle ne font rire et les répliques caricaturales de la stagiaire féministe ne font rire que les personnes qui n'ont pas compris les revendications du féminisme.
Tout cela est fait sans subtilité, voire sans conscience des enjeux politiques et sociaux. Et si cela part (peut-être) d'une maladresse de l'auteur, le résultat est inexcusable car il conforte les dominants et décrédibilise les victimes de violences sexistes et sexuelles.
En conclusion, j'aurai mieux fait d'agir au moment de la réplique de la stagiaire "On se lève et on se casse".
Parti pris résolument féministe malgré l'emploi d'un humour très second degres et facilement décodable. Le sujet est traité avec profondeur et la pièce, en plus d'etre hilarante, nous fait réfléchir.
Bravo aux comédiens.
Dès les premières minutes nous sommes plongés dans une ambiance très gênante et grotesque. Pourtant, cette pièce n’a rien d’une comédie dépourvue de psychologie, morale ou sans intentions et fondée sur un comique de situation comme se le veut un vaudeville.
Au contraire cette pièce est bel et bien engagée, juste pas dans le bon sens. Rétrograde, où les comportements de prédation sont encouragés et impunis, où les cadres dirigeants graveleux qui harcèlent sexuellement sont mis au même plan que la simple standardiste, et qui contrairement à ce dernier n’a aucun pouvoir hiérarchique sur autrui, sera reléguée au plan de la nymphomane caricaturale. Tout est mis au même niveau alors que pénalement ce n’est pas le cas. Le metteur en scène fait le choix de tourner en ridicule des situations problématiques sur tous les aspects (moraux, pénaux, sociaux, etc) et par la même occasion les personnes qui ont réellement vécu ces situations.
Pour les plus optimistes d’entre nous, on aurait pu s’attendre à ce que les personnages, bien que caricaturaux au départ, gagnent en nuance et fassent avancer la pièce. A l'inverse, les personnages continuent de s’enfermer dans des caricatures où les textes sont mal écrits et mal joués, nous renvoyant ainsi aux comédies d’un ancien temps.
Que ce soit dans la pauvreté des dialogues, les situations ultra-caricaturales ou encore le mauvais jeu des acteurs, le metteur en scène nous propose de ne surtout pas remettre en question notre société, très drôle et légère visbilement. Pour clôturer ce chef d’oeuvre, on termine sur un placard doté d’I.A pour résoudre les maux d’une société qui aurait "sombré dans la folie » (voir scène finale), et ce même si de nombreuses alternatives (légales, politiques, sociales, économiques) existent déjà aujourd’hui…
Alors si vous avez été /êtes victimes de violences au travail et/ou conjugales, êtes pour l’amélioration des conditions des femmes et de la société en général : ne perdez pas comme moi hier soir 1h40 de votre précieux temps et n’allez pas voir Mondial Placard.